samedi 29 décembre 2012

Formicapunk


      Formicapunk est le septième volume des Notes de Boulet, paru en septembre dernier dans la collection Shampooing chez Delcourt. Il reprend les publications de juillet 2010 à juillet 2011 de son blog bouletcorp, soit sa septième saison. Je n'avais pas encore parlé des Notes ici, mais ce n'est pas du à un désintérêt de ma part! Loin de là! Seulement il fallait prendre le train en marche, et l'apparition de ce livre sous le sapin de Noël m'a donné l'occasion d'en parler. Je suis une grande admiratrice du travail de Boulet comme de son humour terrible, qui me sort si facilement de la monotonie d'un lundi sinistre. Il est aussi le coupable désigné pendant mes périodes de procrastination, lorsque je renie des masses de boulot, mais il s'agit là d'un autre problème...

(les 7 tomes, plus un carnet de strips 
et un de "notes" vierge offerts)

       Ce volume évolue sous le thème du multivers, soit des possibilités infinies qui auraient pu diriger nos vies et qui coexisteraient dans des univers parallèles. Redécouvrir les histoires avec cette théorie dans un coin de la tête crée une lecture différente, rendant même nostalgique un voyage vers une uchronie merveilleuse. Car Boulet sait faire voyager son lecteur. Univers parallèles, monde steampunk, ou formicapunk avec les technologies des années 70/80 (aaah regarder Game of Thrones sur VHS doit être une expérience particulière!), voyage à New York, dans un poème de Charles Baudelaire, ou simple retour chez les parents pour revivre des souvenirs de l'enfance ou de l'adolescence; les expériences sont très différentes!
      Les histoires sont tendres, parfaitement scénarisées et souvent hilarantes. Sept saisons et pourtant son talent se confirme à chaque publication. Mes préférences vont la plupart du temps à ses saynètes d'observation ou de coup de gueule, comme celles du "vide-grenier" ou de "la bête en moi", où il s'insurge contre les packaging mignons des produits de consommation comme les céréales, la lessive ou le PQ, alors que lui rêve de produits faits pour des hommes virils qui vivaient autrefois fiers et libres grâce à Dame Nature. C'est encore à ce jour mon histoire préférée. Le bonus est magnifique de cruauté.

(les merveilles d'un vide-grenier...)

      Beaucoup de pépites dans ce volume: une lutte contre les chaînes de mails moisies diffusant des proverbes pseudo-philosophiques sur fond kawaï; des "codes de conduites" sur l'art de dessiner dans lesquels on découvre la haine particulière de l'auteur pour les pantins O-Cedar; "le mystère de la chambre sale" où une équipe de policiers et un profiler tentent de déterminer les causes de sa mort m'ont fait rire une semaine entière; et dans "casual friend", on retrouve notre honte à supporter des gens qu'on connait à peine et qui nous pourrissent sur les réseaux sociaux avec des photos affreuses... Les récits où il prend la parole dans des colloques pour démonter les théories de scientifiques comme ici Hubert Reeves, ou plutôt pour en illustrer l'inutilité avec une mauvaise foi sidérante, sont à mourir de rire.

(au lendemain d'une soirée arrosée, les ravages sur F de B...)

      Pour les derniers sceptiques du fond de l'article, un tour sur son blog finira de vous convaincre.
Sinon, je ne peux plus rien pour vous.

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